Le premier texte témoigne du sentiment de solitude qu’elle ressent même si gravitent autour d’elle des personnes proches, et le second du sentiment d’inquiétude qui l’habite depuis qu’elle a perdu la vue.
SolitudeOn est seul sur la terre, il faut bien l’accepter,
Personne ne ressent la douleur de personne.
Chacun est, dans sa pensée tristement enfermé
Et dans son âme aussi où le chagrin résonne.
Sans éveiller jamais, dans un cœur même ami
Qu’un écho déformé, tellement infidèle
Que, dans l’instant fugace où l’on se croit compris,
On est, plus que jamais seule comme à Babel.
Le temps heureusement vient à vous faire aimer
Ce qui vous fit souffrir et vous tortura tant
La solitude un jour….s’appelle liberté
La froide indifférence…. heureux détachement….
Le cœur par trop blessé ne sait plus très bien battre
Il n’en a plus la force et son renoncement
Mets fin à nos misères et fait d’un lourd désastre
Une mort avant l’heure…. total apaisement.
Inquiétude
Pourquoi la vie pour moi n’est –elle plus maintenant
Qu’une suite de jours tristes et désolés ?
Pourquoi ai-je en hiver cru vivre le printemps ?
Pourquoi ne vois-je plus le soleil de l’été ?
Pourquoi tout ce qu’hier j’eusse trouvé charmant
Me parait-il si fade, voire laid aujourd’hui ?
Est-ce donc l’univers qui, désormais me ment ?
Ou m’a menti jadis ?… ou bien si ce n’est lui …
Quel phénomène étrange a pu troubler ainsi
Les sens qui me relient aux êtres et aux choses ?
Par quelle aberration ai-je dans tout ce gris,
Dans tout ce noir si triste, vu une vie si rose ?
Non ! Non ! je me refuse à croire que moi aussi ?
Non ! ce n’est pas possible voyons ! je l’ai trop nié
L’existence de ce Dieu si malin, si hardi,
Qu’on prétend si puissant dans sa fragilité !
C’est seulement le cafard ….c’est l’imagination ….
C’est un besoin que j’ai de compliquer ma vie….
C’est de quelque roman la folle suggestion….
C’est peut-être tout cela cette mélancolie….
Mais oui, qu’allais-je craindre ? C’est une fausse alarme,
Ah ! Je respire mieux ! Je préfère que l’ennui
Soit plutôt que l’amour la cause de mes larmes….
Et pourtant Ah ! Pourtant Mon Dieu si c’était lui ?…
Françoise et Jean
Regard croisé sur la fin de vie d’une mère malade et de son fils
Françoise, quelques mois avant sa mort (des extraits de son journal)
Faut-il dire ? Faut-il écrire ? Est-ce nécessaire ? Rien de nécessaire, mais peut-être est-ce libérateur…partageable… ?
Le chirurgien a ouvert, le chirurgien a fermé, il ne peut rien faire. Simple opération d’investigation. Et moi endormie, je laisse voir ce mal qui m’habite que l’on dit « contenu » ! Après tout, ce clandestin, c’est une partie de moi, peut-être pas la plus glorieuse. C’est aussi un ennemi avec qui je pactise tout en souhaitant le chasser. Je ne peux pas être toujours en guerre. C’est une perte d’énergie considérable. Alors je navigue entre le refus et un peu de douceur. L’image du crabe, je la rejette. C’est une image totalement négative…une image de mort, je lutte pour le maintien de la vie, et c’est peut-être là que la paix peut trouver sa place…………
Ce parcours, ce long parcours est surtout pour moi une plus grande intensité de vie. Cela peut paraitre bien prétentieux! D’ailleurs, je ne sais pas vraiment ce que signifie « se préparer à la mort ». Véritable méditation au plus profond de moi, ma sérénité est soutenue par le débat du cœur avec le malheur. Peu à peu la peur s’éloigne. Je me détache mais je ne fuis pas le contact, même avec ma souffrance, pour ne pas risquer une perte de vie, un abandon de mon identité profonde. Non, je ne change pas, je ne me sens pas une handicapée de l’existence. Je ne m’invente pas un défaut fondamental de ma construction psychique. Je ne change pas, mais je bouge….. (suite…)
Si vieillir n’est pas mourir, quelles « tâches » doivent encore accomplir les aînés au soir de leur vie et comment les accompagner dans cette ultime étape ?
Le vieillissement, un processus tout au long de la vie
Le vieillissement est avant tout un processus biologique, caractérisé par un déclin des fonctions vitales comme effet du temps qui passe, qui affecte tous les organismes vivants, mais chacun vieillit différemment en fonction de ses prédispositions biologiques, des circonstances (accidents) de la vie, des interactions avec l’environnement, de ses capacités d’adaptation, de la qualité des liens établis avec son entourage, etc. En raison de cette diversité, chaque fin de vie se doit d’être abordée au travers d’une approche singulière tenant compte à la fois de la situation actuelle et du parcours de vie de la personne vieillissante. (suite…)
Est bénévole toute personne qui donne de son temps pour le compte d’une association sans rien recevoir en retour d’autre, que la simple gratification morale de la gratuité de son don.
Mais pourquoi en soins palliatifs ?
Dans notre société en quête de performances, la maladie grave et le grand âge sont devenus des facteurs d’exclusion .Mais dans ces moments particuliers de la vie, la personne rendue vulnérable par son état peut avoir besoin d’une autre personne respectueuse, d’une écoute bienveillante qui prenne sens, à savoir retrouver sa place d’humain parmi les humains, être à nouveau quelqu’un pour quelqu’un. C’est là la mission des bénévoles en soins palliatifs.
Ni soignant, ni parent, l’accompagnant bénévole est celui à qui on peut tout dire, celui qui peut tout écouter, même le silence. Discret, attentif et solidaire, il co-construit cet accompagnement avec la personne malade et les autres acteurs de la prise en charge.
C’est là tout notre engagement.
Vous avez envie de donner du temps pour une cause et en même temps vivre une expérience personnelle enrichissante ? Pensez au bénévolat d’accompagnement en soins palliatifs.
C’est un engagement citoyen fort permettant de soutenir les personnes atteintes de maladie grave et évolutive. Mais pour cela vous devez vous former : (suite…)
Pas moi! Voilà ma première réaction il y a plus d’un an. Et pourtant ça fait six mois que je suis bénévole accompagnante à l’ASP.
Nous n’avons pas besoin de connaissances médicales (cela peut même être un inconvénient), nous avons tous des parcours de vie très différents. J’ai travaillé dans le marketing, puis j’ai été cadre dans le secteur public, les autres bénévoles, je ne sais même pas quelle était leur profession. Ce qui nous unit, c’est un parcours de vie qui nous a donné le sens de l’engagement, l’envie de contribuer à notre société en accompagnant des personnes en fin de vie. (suite…)
La collaboration des associations de bénévoles accompagnants avec les réseaux de soins palliatifs a développé ces dernières années les demandes d’accompagnement des personnes malades à domicile.
Mais cet accompagnement est particulier si l’on en croit les bénévoles qui œuvrent au domicile : il est très exigeant, et demande une extrême vigilance si l’on veut éviter certains écueils et se préserver de certains dangers et dérives possibles comme : (suite…)
Que fait un bénévole accompagnant?
Nous ne sommes pas des professionnels de la santé, nous ne sommes pas de la famille, ni des amis. Nous ne dispensons pas de soins, nous n’apportons pas d’aide physique.
Nous sommes là simplement pour écouter et partager un bout du chemin qui mène à la fin de vie – sans juger, sans donner des conseils, sans imposer nos idées. Nous donnons à la personne accompagnée le temps et l’espace pour exprimer ses craintes, ses angoisses, ses espoirs… pour exprimer sa tristesse, sa colère, sa nostalgie, ses regrets, ses frustrations, toute la gamme d’émotions qu’elle a envie d’exprimer, et qu’elle ne peut peut-être pas exprimer à ses proches. Si elle n’a pas envie de parler, nous sommes là avec elle, dans le silence. (suite…)
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