Fin de vie, don d’organes, PMA,… la compassion est souvent convoquée comme alibi à des aménagements ou des évolutions légales. Cependant, la compassion peut-elle tout justifier ? Jacques Ricot est philosophe, auteur Du bon usage de la compassion, il pose les bases d’une réflexion ajustée sur cette notion galvaudée.
L’homme compatissant est perméable et accueillant à la détresse d’autrui. Il est impressionnable, il se laisse émouvoir. C’est pourquoi la compassion peut être définie comme cette sensibilité désarmante devant l’irruption en soi de la douleur d’autrui, ce qui ne signifie nullement qu’elle soit ressentie comme celle du souffrant, dans une impossible coïncidence. La compassion, pour le dire autrement, est le sentiment d’une tristesse causée par la souffrance d’autrui.
Être touché par la souffrance d’autrui, c’est évidemment ne pas seulement en être affecté, c’est vouloir la combattre. La compassion, c’est éprouver ce sentiment : être « contre » la souffrance, chercher à la soulager. Il faut donc, non pas épouser la même souffrance que l’autre, illusion malsaine, mais accepter d’être touché, s’autoriser à être sensible. Mais sans négliger l’indispensable articulation de la sensibilité et de la rationalité qui sont comme les deux mamelles de l’éthique.
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