Fin de vie, don d’organes, PMA,… la compassion est souvent convoquée comme alibi à des aménagements ou des évolutions légales. Cependant, la compassion peut-elle tout justifier ? Jacques Ricot est philosophe, auteur Du bon usage de la compassion, il pose les bases d’une réflexion ajustée sur cette notion galvaudée.
L’homme compatissant est perméable et accueillant à la détresse d’autrui. Il est impressionnable, il se laisse émouvoir. C’est pourquoi la compassion peut être définie comme cette sensibilité désarmante devant l’irruption en soi de la douleur d’autrui, ce qui ne signifie nullement qu’elle soit ressentie comme celle du souffrant, dans une impossible coïncidence. La compassion, pour le dire autrement, est le sentiment d’une tristesse causée par la souffrance d’autrui. (suite…)
Familles, soignants, bénévoles, nous sommes nombreux à poser notre regard sur le malade,
pour en découvrir toute la complexité, et tenter de l’accompagner au plus juste. Par notre diversité, nous lui offrons la liberté de choisir celui qu’il accueillera, avec lequel il parlera ou se taira, celui qu’il rejettera… Nous lui permettons de rester sujet et acteur de la rencontre la plus longtemps possible. (…) Face aux différentes situations rencontrées, nous avons à nous adapter en permanence, (…) jusqu’à notre face à face avec la mort, celle de l’autre. (…) (suite…)
« Pour un réveil citoyen », telle fut l’expression employée par Jean-Paul Delevoye, ancien Médiateur de la République, dans son rapport annuel de 2010, appelant à une mobilisation de tous pour réinventer une société plus juste, plus sensée, plus humaine et plus solidaire. Selon lui, Il nous faut recréer une espérance collective face à la montée de l’individualisme de notre société qui valorise la réussite personnelle et la performance, mais stigmatise les échecs et isole les citoyens les plus vulnérables, en l’occurrence nos aînés.
Nous sommes aujourd’hui face à un véritable enjeu de société. Il en va de notre responsabilité citoyenne de contribuer au développement de nouvelles formes de solidarité de proximité, au renforcement de la visibilité et de la reconnaissance d’un bénévolat d’accompagnement citoyen. Pour Emmanuel Hirsch, « Les bénévoles incarnent une conception du soin citoyen ». (suite…)