Fin de vie, don d’organes, PMA,… la compassion est souvent convoquée comme alibi à des aménagements ou des évolutions légales. Cependant, la compassion peut-elle tout justifier ? Jacques Ricot est philosophe, auteur Du bon usage de la compassion, il pose les bases d’une réflexion ajustée sur cette notion galvaudée.
L’homme compatissant est perméable et accueillant à la détresse d’autrui. Il est impressionnable, il se laisse émouvoir. C’est pourquoi la compassion peut être définie comme cette sensibilité désarmante devant l’irruption en soi de la douleur d’autrui, ce qui ne signifie nullement qu’elle soit ressentie comme celle du souffrant, dans une impossible coïncidence. La compassion, pour le dire autrement, est le sentiment d’une tristesse causée par la souffrance d’autrui. (suite…)
Ce qui manque ce n’est pas une légalisation de l’euthanasie présentée avec des arguments de mauvaise foi comme une « avancée sociétale ». Ce qui manque ce sont des soins palliatifs dignes de ce nom, exercés avec compétence et délicatesse, accessibles tôt, partout et à tous. Là est la vraie urgence ! Là est la vraie dignité: aider à continuer à vivre dans la dignité. Le reste est idéologie mortifère
Tanguy Chatel
Françoise et Jean
Regard croisé sur la fin de vie d’une mère malade et de son fils
Françoise, quelques mois avant sa mort (des extraits de son journal)
Faut-il dire ? Faut-il écrire ? Est-ce nécessaire ? Rien de nécessaire, mais peut-être est-ce libérateur…partageable… ?
Le chirurgien a ouvert, le chirurgien a fermé, il ne peut rien faire. Simple opération d’investigation. Et moi endormie, je laisse voir ce mal qui m’habite que l’on dit « contenu » ! Après tout, ce clandestin, c’est une partie de moi, peut-être pas la plus glorieuse. C’est aussi un ennemi avec qui je pactise tout en souhaitant le chasser. Je ne peux pas être toujours en guerre. C’est une perte d’énergie considérable. Alors je navigue entre le refus et un peu de douceur. L’image du crabe, je la rejette. C’est une image totalement négative…une image de mort, je lutte pour le maintien de la vie, et c’est peut-être là que la paix peut trouver sa place…………
Ce parcours, ce long parcours est surtout pour moi une plus grande intensité de vie. Cela peut paraitre bien prétentieux! D’ailleurs, je ne sais pas vraiment ce que signifie « se préparer à la mort ». Véritable méditation au plus profond de moi, ma sérénité est soutenue par le débat du cœur avec le malheur. Peu à peu la peur s’éloigne. Je me détache mais je ne fuis pas le contact, même avec ma souffrance, pour ne pas risquer une perte de vie, un abandon de mon identité profonde. Non, je ne change pas, je ne me sens pas une handicapée de l’existence. Je ne m’invente pas un défaut fondamental de ma construction psychique. Je ne change pas, mais je bouge….. (suite…)
Les points mis en débat lors des États généraux de la bioéthique 2017 sont les suivants :
- l’avancée de la recherche dans les domaines de la reproduction, du développement embryonnaire et des cellules souches et le respect dû à l’embryon comme personne potentielle ;
- les techniques de séquençage et d’ingénierie génomique et les prémisses d’une médecine prédictive ;
- les dons et transplantations d’organes ;
- les données de santé, notamment au regard du développement des objets connectés et des risques d’atteintes à la vie privée ;
- l’intelligence artificielle et les robots et la responsabilité des professionnels de santé vis-à-vis de leur utilisation ;
- les neurosciences au regard du développement des techniques d’imagerie ;
- la relation santé-environnement et les responsabilités scientifiques et techniques de l’homme ;
- la procréation (PMA, GPA, etc.) ;
- la fin de vie (question sur la légalisation de l’assistance au suicide, politiques d’accompagnement pour les malades en fin de vie).
La loi de 2011 prévoit que « tout projet de réforme sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé doit être précédé d’un débat public sous forme d’états généraux.
Ceux-ci sont organisés à l’initiative du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE), après consultation des commissions parlementaires permanentes compétentes et de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst). A la suite du débat, le comité établit un rapport qu’il présente devant l’OPESCT, qui procède à son évaluation. (suite…)
La fin de vie : pas de consensus au-delà du « socle dur »
La fin de vie a été intégrée aux débats alors que la loi Claeys-Leonetti venait tout juste d’être votée. En permettant une forme d’euthanasie passive, cette loi a ouvert une brèche. Dès son adoption, elle a fait l’objet d’une remise en cause et certains députés ont choisi d’exercer des pressions sur le gouvernement pour la faire évoluer vers la légalisation de l’euthanasie. Mais que se passe-t-il du côté de l’opinion publique ? Jean-François Delfraissy note l’existence d’un « socle dur » : quatre constats très largement partagés. La fin de vie doit être améliorée en France, elle touche essentiellement des personnes du quatrième âge, les soins palliatifs sont actuellement insuffisamment déployés en France et manquent de moyens pour arriver à une égalité d’accès, enfin, la loi Claeys Leonetti est trop peu prise en compte. Cependant, aucun consensus ne se dégage sur le suicide assisté et l’euthanasie qui, par ailleurs, cristallisent l’opposition des professionnels de santé et des sociétés savantes.
Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a précisé le 12 juin dernier, que l’avis du Comité Consultatif National d’Ethique concernant la prochaine révision des lois de bioéthique prévu pour septembre n’évoquerait pas la question de l’euthanasie (cf. Loi de bioéthique : entre travaux préparatoire à l’Assemblée nationale et avis du Comité Consultatif National d’Ethique). De même, parmi les 30 recommandations du rapport de l’IGAS[4] chargée d’évaluer la loi Claeys-Léonetti qui vient d’être remis à la ministre, les experts excluent la possibilité de légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté (cf. La loi sur la « sédation profonde et continue jusqu’au décès » ne suscite pas l’engouement annoncé). Mais des députés, comme Jean-Louis Touraine, ancien socialiste désormais étiqueté LREM, continuent de faire pression. La vigilance en la matière reste de rigueur.
Nous y sommes! Marie-Thérèse, Eliane et Jacqueline, toutes trois bénévoles de l’ASP OUEST-HERAULT participent au Congrès SFAP à Marseille.
Cette année les membres du groupe scientifique et du groupe d’organisation du 24ème congrès de la SFAP ont choisi comme thème:
» Désir et désirs… une dynamique en soins palliatifs »
Né du désir de promouvoir une approche interdisciplinaire alliant compétences professionnelles et solidarité citoyenne, le mouvement des soins palliatifs œuvre depuis plus de trente ans pour accompagner et soigner des personnes gravement malades souvent considérées de façon restrictive comme « condamnées ». Les membres du groupe scientifique et du groupe d’organisation du 24ème congrès de la SFAP ont souhaité favoriser les aspects positifs de cette approche en prenant pour thème :Désir et désirs… une dynamique en soins palliatifs.
Plus de détails sur le congrès en téléchargeant le pdf suivant :
http://congres.sfap.org/…/SFAP-marseille-complet-V5-190418.…
Qu’appelle-t-on la bioéthique ?
Le mot bioéthique est constitué de deux racines : « bio » signifiant « vivant » et « éthique » « ce qui est bon pour l’homme ».
La bioéthique concerne la médecine et la recherche utilisant des parties du corps humain. Elle vise à définir les limites de l’intervention de la médecine sur le corps humain en garantissant le respect de la dignité de la personne et a pour objectif d’éviter toute forme d’exploitation dérivée de la médecine (trafic d’organes, clonage humain…). (suite…)